Chronique de lecteur – Baïkonour, Odile D’Oultremont

Les mots bleus…
Bleu comme l’océan, fascinant et magnétique. Le confident d’Anka, son ami le plus proche, le seul à travers lequel elle rêvait son avenir, celui à qui elle aurait tout donné avant que, impitoyable, il ne la trahisse de la plus brutale des façons, lui arrachant Vladimir le marin-pêcheur, ce père qu’elle aime tant.


Bleu comme ce ciel duquel, grimpant chaque matin au sommet de sa grue, Marcus se rapproche un peu. Cette grue en guise d’échappatoire quotidien, d’où il observe le cours de la vie qui palpite 51 mètres plus bas, fidèle alliée qui l’a enlevé à l’existence médiocre promise par un père fier d’avoir érigé en religion le rien-foutisme. Cette grue au sommet de laquelle il tombe amoureux d’une silhouette inconnue, obsession dévorante qui aura raison de sa vigilance et l’entraînera dans une chute le plongeant dans un profond comas.

Le ciel et la mer ont rendez-vous, Baïkonour est le roman de cette rencontre.

Une poésie enivrante se dégage du second roman d’Odile d’Oultremont, roman du deuil, de la résilience, de la reconstruction et de ces petits instants qui peuvent changer une vie, texte teinté de mélancolie mais vibrant d’espoir. Il y a dans l’écriture un savoureux sens de la description, un talent virtuose pour jouer avec des mots ciselés, polis comme la plus précieuse des pierres, et pour en faire jaillir des métaphores au charme onirique. Ca sent l’iode et la soupe chaude, ça donne le vertige et le mal de mer, c’est beau, tout simplement. La sublime couverture invite à une exquise ballade au bord de mer. Ne vous faites pas prier, l’offre tient toutes ses promesses.

Cette chronique écrite par Gauthier Doquire du compte Instagram @Over.booke a remporté le prix du concours de chroniques pour un ouvrage publié par un(e) auteur(autrice) belge.

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